Publié dans Non catégorisé

Une couleur de l’hiver

Malgré les apparences l’hiver est une saison colorée.  Cette courte histoire en représente l’une des couleurs.

Un matin, les murs de l’édifice craquent et semblent vouloir se fendre.  Une fois à  l’extérieur, les lèvres se gercent presque instantanément, le visage se fige, les quelques passants que tu croises ne sont que des yeux enrobés de vêtements et ils semblent traverser une brume froide, à la fois sèche et humide.  Assis par terre sur le trottoir, un mendiant emmitouflé demande de la monnaie des yeux, sans prononcer un mot.  La moindre parcelle de ton corps non-recouverte te demande d’y remédier rapidement.  Après un certain temps, les parties recouvertes de ton corps commencent aussi à se figer.  Tu n’as qu’une idée en tête.  Tu sais qu’une seule chose peut te sauver d’une mort certaine.  Tu poursuis ta marche avec peine et misère, dans l’espoir d’y arriver avant que quelque chose d’irréversible ne se produise.  Tu tentes de marcher plus rapidement, l’instinct de survie prend le dessus, tu y arrives.  Tu constates avec effroi que ton rythme cardiaque s’est accéléré.  En gage de tes derniers instants qui semblent approcher, Une partie de ta vie, de ton histoire, défile à grande vitesse dans ta tête.  C’est un étrange mélange de bonheur, de tristesse et de regrets.

Après ces dix minutes de marche, c’est le soulagement total, tu constates que des gens t’observent à travers le pare-brise.  Ils comprennent cette épreuve que tu viens de traverser, puisqu’ils l’ont eux-mêmes vécue tout récemment.  Étrangement ils ne s’en souviennent déjà plus.  Ils sirotent tranquillement ce café expresso qui leur a sauvé la journée au petit café du coin.

Laisser un commentaire